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La publication de Le Voleur de Maigret, en avril 1967, marque une transition dans l’aspect éditorial: en effet, la série “pipe et ronds de fumée” est abandonnée, et l’édition originale présente une couverture à l’aspect fort différent: les 3/5 du bas sont ornés d’un dessin, tandis que le haut montre le portrait d’un personnage qui doit évoquer Maigret. Ce portrait ressemble énormément à l’acteur Jean Richard, qui vient de se faire engager pour jouer le rôle dans la série télévisée que prépare Claude Barma.

La parution, en janvier 1968, de Maigret à Vichy marque une nouvelle étape dans l’édition des Maigret: pour la première fois, ils ont droit, comme les “romans durs”, non seulement à un tirage de tête de luxe, mais encore le tirage courant est de meilleure qualité. Il ne s’agit plus d’une simple couverture en carton léger, mais le volume comporte un “cartonnage d’édition”, protégé par une jaquette illustrée. Une façon de marquer que les deux sortes de romans s’équivalent ?…

En janvier 1969 paraît Il y a encore des noisetiers, un très beau roman d’espoir. Ce roman inaugure un nouveau style d’édition, avec lequel seront publiés tous les derniers romans écrits par Simenon, y compris les Maigret, et le fait est à noter: il n’est plus fait de différence, à ce niveau-là, entre les Maigret et les “romans durs”, comme c’était le cas aussi lors de la période Fayard. En quelque sorte, la boucle est bouclée…

Les éditions originales des derniers Maigret (et donc des “romans durs” aussi) présentent toutes le même aspect typographique: sur un fond blanc se détachent, en haut le nom de l’auteur en lettres majuscules de couleur, puis au-dessous le titre en minuscules noires, et la partie inférieure est ornée d’un dessin en noir ou en dégradés d’une couleur.