Maigret a peur: un cadavre dans la rue et un tuyau de plomb
Difficile d’illustrer ce roman, publié en juillet 1953, sans en connaître quelque peu la trame. L’édition d’origine présente le troisième meurtre, ou plus exactement la découverte du corps du vieux Gobillard. On retrouve ce thème dans d’autres éditions.
Pour illustrer le thème de la peur, certaines éditions présentent le décor d’une ville, dans laquelle on voit parfois Maigret errer, façon “peur sur la ville”, en somme: “L’atmosphère de la ville restait inquiétante. Les gens avaient beau aller à leurs occupations comme d’habitude, on n’en sentait pas moins une certaine angoisse dans le regard des passants, qui semblaient marcher plus vite, comme s’ils redoutaient de voir surgir soudain l’assassin.” (chapitre 4)
Cette édition anglaise a une autre façon d’illustrer la menace qui plane sur la ville.
Dans certaines éditions, on trouve présentées des scènes du roman, comme celle qui ouvre le roman, avec Maigret dans le train, ou l’arrivée de Maigret à Fontenay.
D’autres éditions choisissent de montrer des objets qui ont un rapport avec l’intrigue, comme le tuyau de plomb ou les cartes de bridge.
Maigret se trompe: cadavre sur canapé et infirmière
Ce roman est publié en novembre 1953. Il est toujours difficile d’illustrer un titre qui contient une forme verbale, dont le concept est moins évident à traduire en image qu’un substantif. Il faut donc faire le choix de présenter un élément de l’intrigue: scène, objet ou personnage.
L’édition originale a choisi de montrer une infirmière, puisqu’une bonne part de la trame se déroule dans le monde hospitalier. L’image est reprise quasiment telle quelle dans d’autres éditions.
On retrouve une image de médecin dans d’autres éditions.
D’autres éditions privilégient l’illustration de la mort de Louise: on nous présente l’action du meurtre, ou la scène de sa découverte, en écho à sa description dans le roman: “Dans l’angle d’un canapé jaune, une jeune femme aux cheveux bruns était curieusement affaissée sur elle-même, avec une grande tache d’un rouge sombre sur sa robe de chambre.”
Certaines éditions présentent un décor qui doit évoquer celui de l’intrigue: rue de Paris en novembre, quartier de l’Etoile, ou l’ascenseur de l’immeuble avenue Carnot.
Le choix d’illustration peut aussi porter sur un objet important de l’intrigue: les pantoufles et la robe de chambre de Gouin, ou le saxophone de Pierrot.
D’autres éditions choisissent de présenter une scène du roman: par exemple, la rencontre entre Janvier et Gouin, ou la discussion entre Maigret et Gouin. On remarquera, dans le deuxième cas, la façon habile d’évoquer l’entourage féminin de Gouin, avec ces silhouettes qui peuplent l’arrière-plan de l’image.
Maigret à l’école: des gamins, un village et le petit vin blanc du pays
Le titre parlant de ce roman, publié en mars 1954, en rend l’illustration aisée: on peut simplement montrer un décor scolaire: ardoise ou tableau noir, par exemple. Mais, pour qui connaît tant soit peu l’intrigue, d’autres choix peuvent être faits.
L’édition originale est bien peu évocatrice, et pour tout dire, un peu minimaliste: une silhouette d’homme à la pipe, sous un réverbère, à côté d’un objet difficile à identifier (une grille ?). Au milieu de la file des autres illustrations de cette série, celle-ci détonne un peu par son inoriginalité…
Un décor important de l’intrigue est le village où s’est déroulé le meurtre. On le trouve présenté dans plusieurs éditions.
D’autres éditions présentent le thème de l’école, qu’on trouve imagé par divers objets: ardoise, dessin d’enfant, pupitre, etc. Certaines illustrations incluent aussi un autre objet important de l’intrigue: la carabine.
Les enfants jouent un grand rôle dans l’intrigue: on va donc les retrouver dans de nombreuses éditions.
Dans le roman, il est dit que si Maigret accepte de s’occuper de cette enquête, c’est en partie à cause du souvenir du goût des huîtres et du vin blanc qu’il avait dégustés autrefois au bord de la mer. On retrouve ce thème illustré dans quelques éditions.
Mentionnons enfin cette édition espagnole, qui illustre la scène de l’accident arrivé à Joseph, et cette édition anglaise, qui joint le thème du village et celui de la carabine, avec en prime le personnage du lieutenant Daniélou.