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Maigret et les petits cochons sans queue: porcelets pour deux nouvelles

L’Amie de Madame Maigret paraît à la fin mai 1950. Comme une sorte de tradition semble s’établir, qui veut qu’un “roman dur” paraisse en alternance avec un Maigret, du moins en principe, le roman publié en juin est un non-Maigret, L’Enterrement de Monsieur Bouvet, dont l’atmosphère est cependant assez proche d’une enquête du commissaire. La prochaine publication devrait donc être un Maigret, mais Simenon, au milieu de cette année 1950, qui a été fertile en événements pour lui, n’a pas encore écrit de nouveau roman sur son commissaire. Peut-être est-ce la raison qui pousse à la publication, en août, d’un recueil de neuf nouvelles, écrites entre 1939 et 1947, dont deux seulement sont des enquêtes de Maigret. Pourtant, on baptise le recueil Maigret et les petits cochons sans queue, alors que la nouvelle éponyme n’est pas une histoire où le commissaire apparaît. Pour illustrer la couverture de ce recueil, on recourra évidemment à l’emploi d’un… cochon, qu’on retrouvera sur quelques-unes des plutôt rares autres éditions de ce recueil.

On trouve les deux nouvelles du recueil qui sont des enquêtes de Maigret, L’Homme dans la rue et Vente à la bougie, publiées séparément dans quelques traductions, comme dans cette édition espagnole, qui nous présente Maigret en filature derrière l’homme.

Les Mémoires de Maigret: Simenon et Maigret, tout en un

L’édition originale de ce roman, publié en janvier 1951, est une composition photographique, où on retrouve la silhouette, en arrière-plan, des bâtiments du Quai des Orfèvres, et en avant-plan, un bureau où sont étalés des dossiers, des pipes, et un téléphone. De façon plaisante, le nom de l’auteur est barré, et remplacé par les mots “commissaire Maigret”. D’autres éditions proposent une illustration qui s’inspire de la composition photographique originale.

Des éléments de cette composition originale sont repris en partie dans d’autres éditions, en particulier le Quai des Orfèvres, la pipe, et les feuillets d’écriture, remplacés par un clavier de machine à écrire.

D’autres éditions ont une façon différente d’illustrer le thème des mémoires, que ce soit les premières armes du héros dans la police (képi d’uniforme, Maigret à bicyclette), ou les souvenirs d’enfance (portrait d’un enfant en culottes courtes ou portrait de famille).

Certaines éditions choisissent de présenter sur la couverture un portrait de l’auteur, dans une certaine ambiguïté souvent rencontrée à propos de l’auteur et de son personnage.

Enfin, mentionnons cette édition norvégienne, où l’illustrateur a choisi de nous présenter la scène qui inaugure le roman: la rencontre entre le commissaire et le jeune romancier.

Un Noël de Maigret: le Père Noël et la petite fille

En mai 1950, Simenon a écrit Un Noël de Maigret, une longue nouvelle qui nous apprend beaucoup sur l’intimité du couple Maigret. Elle est publiée, dans le recueil auquel elle donne son nom, en mars 1951, avec deux autres nouvelles qui ne sont pas des enquêtes de Maigret.

Le titre du recueil appelle de façon évidente une illustration où sont évoquées les thèmes de Noël. C’est ainsi que sur la couverture de l’édition originale apparaît le personnage qui symbolise cette fête. On le retrouve dans d’autres éditions.

Certaines éditions préfèrent présenter d’autres motifs de Noël, comme les décorations qui embellissent rues, vitrines et sapin, ou les cadeaux, ou encore le sapin lui-même.

Cette édition du Livre de Poche illustre bien le thème de la nouvelle: une boule de Noël brisée raconte comment cette journée de paix est perturbée par des événements dramatiques…

Certaines éditions mettent l’accent sur un autre personnage, en l’occurrence la petite Colette; on peut voir aussi la poupée, élément important de l’intrigue.

Enfin, mentionnons cette édition italienne, où l’illustrateur nous montre Maigret accoudé à la fenêtre de son appartement, comme l’auteur nous le présente au début de la nouvelle.