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Simenon, après avoir symboliquement mis son commissaire à la retraite dans le dernier volume de la série publiée chez Fayard, croit en avoir fini avec son personnage, qui lui a apporté la renommée, mais qu’il trouve un peu encombrant. Francis Lacassin, dans le dossier établi pour le volume “Maigret entre en scène” aux éditions Omnibus, écrit : “Mais, lorsqu’en 1939 et 1940 Paris-Soir et divers journaux le supplient de remettre Maigret en service, il cède à la tentation de montrer le commissaire dans des enquêtes se situant avant son départ en retraite. Il se résigne à ces manquements à sa vocation de romancier littéraire en pensant qu’ils se produisent dans des journaux destinés à être jetés après lecture et non dans des volumes destinés à durer. C’était compter sans Gaston Gallimard…”.

En effet, celui-ci aimerait aussi profiter du succès généré par la série, et il obtient de Simenon, en plus de la publication des Nouvelles Enquêtes de Maigret, regroupant les nouvelles publiés dans les journaux à la fin des années 30, celle de six romans mettant en scène le commissaire: en 1942 paraîtra un premier recueil de romans, baptisé Maigret revient, et qui regroupe Cécile est morte, Les Caves du Majestic et La Maison du juge. En 1944, paraîtra un deuxième recueil, Signé Picpus, regroupant les romans Signé Picpus, L’Inspecteur Cadavre et Félicie est là.

Voici des images des journaux où sont parues les préoriginales des nouvellesL’Affaire du Boulevard Beaumarchais, dans le supplément de “Paris-Soir-Dimanche” du 24 octobre 1936

1938-1939, dans l’hebdomadaire “Police-Film”:

Et voici les couvertures des éditions originales des trois volumes cités ci-dessus. Il ne s’agit pas ici de livre en format poche, mais d’une édition “de luxe”: une sorte de compromis entre le désir de Gallimard d’utiliser la popularité de Maigret pour obtenir de gros tirages, et le souhait de Simenon d’être enfin reconnu pour un “vrai” romancier ?

Maigret revient, paru en octobre 1942: contient Cécile est morte, Les Caves du Majestic et La Maison du juge

Signé Picpus, paru en janvier 1944: contient Signé Picpus, L’Inspecteur Cadavre et Félicie est là, ainsi que 5 textes (où n’apparaît pas Maigret) réunis sous le titre de Nouvelles exotiques

Les Nouvelles Enquêtes de Maigret, paru en mars 1944: contient 17 nouvelles: La Péniche aux deux pendu; L’Affaire du boulevard Beaumarchais; La Fenêtre ouverte; Monsieur Lundi; Jeumont, 51 minutes d’arrêt !; Peine de mort; Les Larmes de bougie; Rue Pigalle; Une erreur de Maigret; L’Amoureux de Mme Maigret; La Vieille Dame de Bayeux; L’Auberge aux noyés; Stan le tueur; L’Etoile du Nord; Tempête sur la Manche; Mademoiselle Berthe et son amant; Le Notaire de Châteauneuf