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Maigret tend un piège: un bouton, un couteau, et une agression dans la rue

Comment illustrer le titre de ce roman, publié en octobre 1955 ? C’est moins évident que cela n’en a l’air, et il vaut mieux connaître un peu l’intrigue pour faire un bon choix. L’image de l’édition originale évoque le quartier où ont eu lieu les meurtres, le 18e arrondissement, représenté par un plan de Paris. On retrouve ce thème dans d’autres éditions.

Certaines éditions choisissent de présenter une rue, avec quelque chose d’inquiétant comme les événements de la nuit où Maigret tend son piège.

D’autres éditions proposent une mise en scène plus dramatique: l’agression d’une femme par le tueur.

D’autres éditions présentent la découverte du dernier meurtre, celui de la petite bonne en robe bleu ciel.

Certaines éditions préfèrent montrer un objet important de l’intrigue: le bouton du veston de Moncin.

Un échec de Maigret: le boucher et la secrétaire

L’édition originale de ce roman, publié en septembre 1956, se présente encore avec le nom du héros en irisé, et avec une photographie, mais celle-ci est montée sur un fond blanc, et non plus noir comme pour les romans précédents.

Ce titre évoque un concept qu’il n’est pas simple de mettre en image, et de plus, sans connaître la trame, il est difficile d’en faire une représentation. Le choix ici est d’illustrer un thème de la toute fin du roman: il s’agit du récit a posteriori de Victor, expliquant qu’il a pu prendre la fuite en empruntant un triporteur.

On verra un peu de tout dans les couvertures des éditions de ce roman, avec des illustrations qui n’ont pas toujours de rapport direct avec l’intrigue. Néanmoins, on trouve quelques images plus ou moins parlantes. Ainsi, quelques éditions illustrent le thème de la serrure, par l’ouverture de laquelle Victor a découvert la combinaison du coffre-fort. Une édition présente une tête de vache, qui rappelle que Fumal a fait fortune dans la boucherie; tandis que trois autres éditions proposent l’image des lettres de menaces reçues par Fumal. Une autre édition propose un montage avec l’adresse de l’hôtel particulier de Fumal et un extrait du journal qui annonce sa mort.

Une édition espagnole et deux norvégiennes présentent la scène sordide qui s’est passée entre Fumal et sa secrétaire.

Maigret s’amuse: le journal du commissaire

Pour ce roman, publié en mars 1957, la photo de la couverture originale est aussi sur fond blanc, mais le nom du héros se décline entièrement en rouge; quant au nom de l’auteur, il n’est plus calligraphié, mais apparaît en simples capitales imprimées. Difficile d’ignorer le thème de l’intrigue de ce roman pour pouvoir en faire l’illustration du titre. L’édition originale, cette fois, fait preuve non seulement d’imagination, mais d’adéquation dans sa composition. On y voit, de dos, le commissaire, attablé à une table de bistrot, en train de lire un journal. C’est une scène présente tout au long du récit, puisqu’une bonne partie de l’enquête se déroule à la lecture des journaux qui racontent l’affaire Jave. On trouve de nombreuses éditions qui s’inspirent plus ou moins directement de cette image.

Quelques éditions choisissent de mettre en scène le cadavre d’Eveline Jave dans le placard.

Une édition danoise a choisi de présenter un objet important de l’intrigue: la seringue avec laquelle Mme Jave a été piquée, tandis qu’une édition italienne évoque les lettres anonymes envoyées par Maigret.

Enfin, mentionnons ces deux éditions, qui mêlent habilement plusieurs thèmes: l’édition Fleuve Noir présente, sur un fond photographique évoquant la Côte d’Azur, au premier plan une des lettres anonymes envoyées par Maigret, tandis que le motif en couleur rappelle la seringue fatale; une édition anglaise montre à la fois Maigret lisant le journal et le corps d’Eveline.